Réactivites

Elle est l'enfant unique d'un couple qui se déchire : Nadia grandit dans l'odeur de poudre et de feu. Entre Gaston, le père tyrannique et violent, et Fernande, la mère adorée, opprimée, qui lutte pour s'émanciper, la petite Française du Maroc souffre jusque dans sa chair. Cette enfant de Meknès, devenue une femme en morceaux, c'est la mère de Charles Berling. Aujourd'hui, elle est morte. Mais elle revit sous la plume de l'acteur qui la transfigure dans son récit. Charles Berling, en suivant ses traces, remonte le cours du mal qui a brisé Nadia. Il tente de percer le mystère de son histoire, de résoudre une énigme laissée en héritage. Son enquête, vitale, lui fait traverser les paysages intenses du Maroc et les zones rouges de son identité.

C'est à Albert Camus que Charles Berling emprunte son titre. On sait qu'il s'agit de la première phrase de l’Étranger.

Sa mère s'est éteinte le 8 mai 2004 ; son fils Charles la saisit par l'écriture. Deux récits s’entrecroisent, celui du narrateur et celui (Le négatif dont il est question dans le récit de l’auteur ?) qui raconte l'enfance, la jeunesse de Nadia, sa mère. Les deux fils se recouvrent lorsque cette mère en vient à parler à ce fils de sa vie d'autrefois...mais sans aller jusqu'à la révélation du secret de sa vie, sur laquelle se clôt le livre et vers laquelle il est tout entier tendu.

Charles Berling livre beaucoup de la vie des siens. Ainsi sur son père, médecin militaire dans la navale. Il parle de ses frères, de ses sœurs. De la tribu. Des voyages. Des voitures. Il parle du petit garçon qu'il fut. Il parle de son métier. Il ne détaille à aucun moment la manière dont lui, la star de la famille, s'est construit. Là dessus, silence.

Un beau livre qui m’a fait aimer Nadia, sa vie et son secret. L’envie d’en savoir plus sur cette période du protectorat français au Maroc.