Empty mile de Matthew Stokoe
Quand Johnny Richardson revient à Oakridge, il n’a qu’une idée en tête : réparer la terrible erreur qui l’a poussé à s’exiler de sa ville natale pendant huit ans. Mais renouer avec le passé peut être une entreprise risquée dans l’Amérique provinciale. Lorsqu’une expérience sexuelle anodine pousse au suicide la femme d’une personnalité locale, Johnny devient la cible d’une vendetta qui menace de détruire l’existence fragile qu’il s’est bâtie au cœur des anciennes collines aurifères de la Californie du Nord. En possession d’un étrange terrain légué par son père disparu sans laisser de traces, Johnny devra éclaircir ces mystères pour protéger ceux qu’il aime. Mais ses efforts auront des conséquences funestes. Il sera alors non seulement confronté à ses propres démons mais à la nature même de la culpabilité.
Le héros de cette tragédie est plein de bonnes intentions pour celles et ceux qu'il aime. Il ne saura les conduire que sur les chemins de l'Enfer. Car il est habité par la culpabilité, qu'il a fuit huit ans, et qu'il affronte dès son retour chez les siens. Et quand on est coupable, on se cherche inévitablement des bourreaux. Et il en trouve !
L'intrigue se situant dans la Californie de « la ruée vers l'or », je n'ai pu m'empêcher de comparer la quête de rédemption de Johnny à la fièvre de l'or, cette incommensurable exaltation qui en a détruit plus d'un.
Plus qu'une trame de fond au roman, elle semble s'être emparée de tous les personnages.
Pas un n'y échappe. C'est une fébrilité destructrice qui aspire les personnages vers le bas, comme s'ils étaient pris dans les sables mouvants de leur passé.
Antécédents qui ressurgiront sous forme d'une vendetta glauque.
Les personnages y atteignent un degré extrême d'immoralité et de bassesse. Cette laideur suscite la répugnance. Certains passages sont tant immondes que, n'arrivant pas à les lire plus avant, je les ai sautés !
Seuls Rosie et Stan, deux innocentes fleurs, arrivent à pousser sur ce tas d'immondices voulu par l'auteur. Hélas, à peine éclos, déjà fanés.
Cela nous laisse le cœur en chantier, à l'image de ces anciens placiers dévastés par la fièvre de l'or.
Et pourtant, avec feu, frénésie et exaltation, on y croit jusqu'au bout à cette rédemption.
Là réside la force du roman et de son auteur.
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