Réactivites

Partir dans le barjo, crescendo puis decrescendo, à la façon de Dino Buzzatti

Lascive, elle finit par ouvrir ses yeux, s'étira comme une chatte et quitta le lit conjugal encore occupé par le léger ronflement de son amant d'un soir

Laminée, elle ouvrit ses yeux globuleux, se gratte son corps garni de puces et roula au bas du lit où un homme à poil, mais alors très poilu, se vautrait dns ses ronflements et les vomissures. « Ouah ! Quelle fête ! »

Lacérée sous toutes les coutures, elle a du mal à ouvrir ses globes oculaires cocardés de noir par les coups. Elle examina sa peau lézardée par le cutter et brûlée de feux cigarettiers.

Larmoyante, elle ouvrit les vannes lacrymales de ses prunelles de serpent, donna quelques coups de langue précis sur ses écailles ensanglantées, serpenta hors de sa litière pour aller serrer de ses anneaux le dard de scorpion géant qui, la veille, l'avait attaqué à mort.

Lâchée du haut du ciel, elle s'accrochait à un réverbère, titubante, quand la langue de Mick Jagger surgit hors du lit de la Tamise s'agglutina sur elle de ses ventouses gluantes. Elle comprit que c'était l'organe pustuleux du chien à six pattes d'Agip, directement sorti de son panneau publicitaire. A ses pieds raide comme une statue Moaï de l'île de Pâques, gisait le cadavre overdosé de Lucy en enfer sans ses pierres précieuses !

Lessivée par les excès de danse et d'alcool, elle se gratta généreusement le pubis, bailla à s'en décrocher les mâchoires, découvrit un beau mâle à ses côtés encore plongé dans les bras de Morphée.

Levée tôt après après le petit apéritif dînatoire de la veille, après quelques étirements, elle embrassa la nuque encore endormie de son mari, se leva et s'en alla sous la douche.

Chic et Bohême, le 4 février 2016