A good vibration
Écritures réflexives réalisées à partir d'aphorismes commençant par l'amour c'est …
Cela a commencé « Chez Marie et Sébastien », autour de leur table habituelle dans ce café à la fois chic et bohème. Un peu de chez eux, leur « chez Lorette » d'après les cours, où d'ailleurs, Delpech vient quelquefois se glisser dans les tubes du moment, ceux qui dessinent la toile de fond musicale de Sébastien et Marie.
C'est parti comme un jeu où chacun annonçait, déclamait ses pensées, ses sentences, ses maximes quant à sa propre vision de l'amour.
L'amour, c'est toi
L'amour, c'est moi
- Tu te prends pour Marie Myriam ou quoi ?
L'amour, c'est un espoir
L'amour, c'est où ?
L'amour, c'est …. en fait, je ne sais pas
L'amour, c'est …. tout dépend comment on en a été nourri
L'amour, c'est courtois
Ce sont les quatre saisons réunies
C'est ce qui nous rend vivant et heureux
C'est un mot
C'est vouloir le bonheur de l'autre quoiqu'il en coûte
Un élément étranger à cette pléiade d'étudiants, de femmes et d'hommes en devenir, se rendrait compte qu'au fil de l'échange, chacun reste peu ou prou fidèle à ses aphorismes qu'il teinte aux couleurs de ceux des autres. Comme s'ils écrivaient ensemble les variations d'une partition musicale sur un thème donné.
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L'amour, c'est toi, ton bonheur quoiqu'il en coûte … en fait je ne sais pas.
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Toi, ton bonheur quoiqu'il en coûte à la vie à l'amor … courtois, en fait je ne sais pas.
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Les quatre saisons de l'amour rendent vivant, heureux si elles sont offertes à l'autre … en fait je ne sais pas.
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L'amour résume en un mot ce qui nous rend vivant et heureux, bref c'est toi
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Ils me rendent vivant et heureux, ma vérité est là dans les mots, les quatre saisons dans une phrase qui pleure et qui rit
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Il passe chaque jour en un étrange mélange du printemps à l'été, automne, hiver au point qu'on ne sait plus qui il est vraiment : un mot ? Quelqu'un dont on veut le bonheur quoiqu'il en coûte ? Pour le rendre vivant et heureux ?
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L'amour ou le rêve de la réunification
Rentré chez lui, Jacques-Edouard, porté par cette vague créative, va surfer sur la page blanche de son journal, déclinant les portées musicales des sentiments qu'il porte à Muriel. Ah Muriel !
Rencontrée sur les bancs de la fac, les yeux verts coquins qui semblaient lui dire « c'est oui, mais c'est pas tout cuit » ; son regard de braise aquarellisé au khôl vert l'a rendu, lui, plus éolien. Il vole Jacques-Edouard.
Depuis cet envol, il a pris l'habitude de consigner ses émotions, ses divagations amoureuses, la main guidée par ses pensées ardentes.
Il stylo-bille ses réflexions.
Toi.
La plus petite expression de l'altérité écrite
Sans le toi, pas de nous et pas de moi.
Cela signifierait-il que je ne peux exister que par l'autre ?
L'amour, ce serait donc « nous », nous deux.
Dès l'instant du nous, naît le souci, la sollicitude du moi pour toi et du toi pour moi. C'est un regard mutuel de ce qu'est l'autre dans sa globalité, dans ses complémentarités et ses différences d'avec moi quoiqu'il en coûte.
L'amour, c'est une acceptation de l'Autre, trop souvent meurtrie par l'égocentrisme inévitable retour à un nombrilisme patenté.
L'amour c'est un abbrazzo, un abraçao où les bras enveloppent, protègent, invitent à la mutuelle vibration. La Bonne ! Bien sûr.
Incommensurable.
Son hyperbolique pensée le renvoie à son inculte connaissance des troubadours et du « fin amor ». Il n'en sait pas assez sur ce sujet, cependant comme une certitude rivée au cœur, les trobadors d'Oc chantent dans leurs vers, la fulgurance orgasmique de leurs rapports.
L'amour ?
Tout dépend aussi comment on en a été nourri. Et l'enfant porte-t-il en lui les chaînes, le fardeau, les liens, l'attachement de ses parents ? …
Je ne sais pas, je ne sais plus.
Perturbé par tant d'interrogations sans réponses, il conclut d'une maxime finale. Son aphorisme, le plus à même de traduire son essence : « L'Amour, c'est Nous in a good vibration incommensurable. »
Chic et bohème, le 10 décembre 2015
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